Des relations largement fraternelles

Ayant parfaitement conscience que l’antisémitisme provenait notamment d’une méconnaissance du judaïsme, Jean Kahn eut très tôt à cœur de susciter un dialogue fructueux avec les hauts dignitaires des autres religions. Il était, en ce sens, éclairé par les relations amicales qui s’étaient établies entre Jean XXIII et l’historien Jules Isaac, l’un des fondateurs des Amitiés judéo-chrétiennes. Jean Kahn rencontra plusieurs fois le Pape Jean-Paul II, notamment lors de la visite d’État que ce dernier effectua en 1988 à Strasbourg. Leurs entretiens débouchèrent – entre autres – sur la déclaration de repetance de l’Église catholique et sur le déplacement du carmel d’Auschwitz.

Les relations entre Jean Kahn et Mgr Léon-Arthur Elchinger (1908-1998), évêque de la capitale alsacienne entre 1967 et 1984, étaient empreintes d’une réelle cordialité. Le prélat se rendit plusieurs fois à la Synagogue de la Paix, le principal sanctuaire juif de Strasbourg.  Si cette proximité chaleureuse se poursuivit avec N. N. S. S. Joseph Doré et Jean-Pierre Grallet, deux des successeurs de Mgr Elchinger, elle ne fut pas de la même qualité durant les fonctions de Mgr Charles-Amarin Brand. Celui-ci avait un regard inamical sur le peuple de Moïse. Une telle attitude peinait Jean Kahn et les administrateurs de la Communauté israélite de Strasbourg.

Jean Kahn n’avait aucun préjugé à l’égard de l’islam tant que celui-ci restait pacifique. Il aida les musulmans victimes d’agissements sanglants durant la Guerre de Yougoslavie et parvint à faire accueillir de manière pérenne une cinquantaine d’entre eux en Israël. Une amitié réelle existait entre Jean Kahn et Dalil Boubakeur, le recteur de la Grande Mosquée de Paris. Ils se réunirent, en 1994, avec S. S. le Dalaï Lama afin d’étudier comment améliorer le dialogue entre les religions.  Les guides spirituels du protestantisme et de l’orthodoxie appréciaient aussi beaucoup Jean Kahn. Ils eurent nombre d’entrevues avec lui. En résultèrent nombre d’actions pratiques.