Une passion pour le projet de Theodor Herzl
Quand Jean Kahn naquit, en 1929, à Strasbourg, le Proche-Orient vivait déjà dans un état de tension permanente. Les intérêts divergents de la France et du Royaume-Uni, exerçant un mandat sur la Palestine depuis 1917 à la suite de l’adoption de la Déclaration Balfour, ne pouvaient pas y faire régner la concorde. Après l’accession d’Hitler au pouvoir en 1933, des Juifs allemands réussirent à s’installer en Palestine mandataire. Quinze ans plus tard – en 1948 – survint un événement majeur : la proclamation de l’État d’Israël, phénomène comparé par Paul Claudel à l’une des manifestations divines de l’Ancien Testament.
Dès cette époque, le jeune Jean Kahn fut prit de passion pour la réalisation du rêve de Theodor Herzl, accueillant alors nombre de rescapés des camps de la mort. Il s’engagea tant pour Israël qu’il fut – en 1996 – fait docteur honoris causa à l’Université d’Haïfa. Au cours du demi-siècle écoulé, Jean Kahn effectua de nombreux déplacements en Israël. Homme de dialogue, il rencontra aussi le Roi Hussein de Jordanie (1935-1999) et le président égypitien Hosni Moubarak pour échanger au sujet de la coexistence entre Juifs et musulmans dans la région. S’il obtint des aides financières importantes pour le développement d’Israël, Jean Kahn ne négligea pas pour autant les soutiens à des œuvres caritatives fondées pour venir au secours des plus démunis. Il contribua à ce que des lieux de vie créés pour le rapprochement – par exemple – des bédouins et des sabras voient le jour. Sa connaissance géographique d’Israël était considérable. Il se rendit ainsi, en 1982, dans le Golan.
En France, Jean Kahn utilisa avec finesse sa représentativité pour que les dirigeants israéliens puissent se faire largement entendre auprès des plus hautes autorités de la République. Il reçut, à Strasbourg en 1973, Golda Meir, alors Premier ministre de l’État hébreu. Lui succédèrent notamment Moshe Dayan en 1979 , Shimon Peres en 1980 , le Président Haïm Herzog en 1985.et Itzhak Rabin en 1992 . Durant les deux dernières années de son existence, Jean Kahn travailla à un projet de colloque franco-israélien sur le thème des relations entre Napoléon, le judaïsme et la Terre sainte …