Jean Salomon Kahn, né le 17 mai 1929 et mort le 18 août 2013 à Strasbourg, est un avocat et directeur de société français. Il a été le 7e président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). Militant français des Droits de l’homme, il est l’une des autorités morales du judaïsme français.
Origine et études
Descendant d’une famille juive alsacienne de vieille souche, il est le fils unique d’Henriette Metzger et de Jacques Kahn, originaire de Mommenheim (Bas-Rhin). En 1939, il est réfugié avec ses parents en Haute-Loire, où il échappe à une rafle. Jean Kahn effectue sa scolarité et ses études à Strasbourg. Il est un membre actif des Éclaireurs israélites de France, et son totem scout est Grizzli.
Jean KAHN
Après avoir obtenu en 1953, et de l’Université de Strasbourg, un doctorat en droit consacré au contrat de mariage en droit juif et en droit romain, Jean Kahn s’inscrit au Barreau de Strasbourg puis intègre l’entreprise de textile familiale.
En 1955, il épouse Nicole Weill. Ils ont deux fils, Daniel Kahn et François Kahn et cinq petits-enfants.
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Interviews radio et téléJean Kahn s'engage très tôt dans la Communauté juive de Strasbourg
Premiers engagements
Jean Kahn s’engage très tôt dans la Communauté juive de Strasbourg, en particulier avec Éclaireuses israélites de France. Il joue un rôle déterminant, à l’instigation de son maître André Neher, lors de l’accueil dans la capitale alsacienne, pendant et après les évènements de la Guerre d’Algérie, de familles juives d’Afrique du Nord.
Jean Kahn contribue à l’intégration des Juifs venant du Maghreb : il est à l’origine de la création – en 1963 – de l’Association sportive Menora (A. S. Menora). Celle-ci compte actuellement un millier de jeunes licenciés.
En 1969, il devient administrateur, puis président de la Communauté israélite de Strasbourg de 1972 à 1990.
Il préside le Consistoire Israélite du Bas-Rhin de 1991 à 2009. Il est président d‘honneur des trois consistoires israélites du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle.
Carrière publique, rencontres et actions internationales
Il apparaît sur France 3 Alsace, le 16 mai 1987, pour parler du procès de Klaus Barbie. Il dénonce une résurgence de mouvements négationnistes avec la diffusion des écrits de Henri Roques, Robert Faurisson, Pierre Zind ou sur Apostrophes, de Maurice Bardèche, pour faire l’éloge de Robert Brasillach7.
En 1989, Jean Kahn est élu Président du CRIF Conseil représentatif des institutions juives de France. Il est ensuite réélu pour un nouveau mandat de trois ans.
De 1991 à 1996 Jean Kahn se trouve à la tête du Congrès Juif Européen. Il est aussi vice-président du Congrès juif mondial.
Le 4 février 1995, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, il s’élève contre ce qu’il appèle la « nationalisation de la Shoah » par le gouvernement polonais refusant de reconnaitre la spécificité du martyr juif.
Il est également président de la Commission consultative Racisme et Xénophobie de l’Union européenne, devenue en 1998 Observatoire de l’Union européenne des phénomènes racistes et xénophobes, dont le siège se trouve à Vienne (Autriche). En signe de reconnaissance pour ses activités, l’Union européenne créera le Prix Jean-Kahn en 2002, décerné chaque année à une association qui favorise la diversité dans sa lutte contre le racisme et la discrimination en Europe.
Il est Président de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme auprès du Premier ministre (1996-1999), membre du Conseil Économique et Social.
Jean Kahn est élu Président du Consistoire central Israélite de France en 1995 et réélu à ces fonctions jusqu’à sa démission en 2008. Il est apprécié de la prélature vaticane, des guides protestants comme orthodoxes, ainsi que des dirigeants musulmans. Il en a été de même des différents présidents de la République depuis Georges Pompidou.
En décembre 1997, Jean Kahn est victime d’un accident vasculaire cérébral tandis qu’il prononce dans l’hémicycle du Parlement européen à Luxembourg, l’allocution de clôture de l’Année Européenne contre le racisme et la xénophobie.
Jean Kahn fait partie en septembre 2001 de la délégation française à la Conférence de Durban, où il s’exprime vigoureusement contre les propos antisémites et l’expression d’un langage haineux à l’égard de l’État d’Israël.
Disparition
Jean Kahn meurt à Strasbourg le 18 août 2013 (12 Eloul 5773) à l’âge de 84 ans.
À l’instar de François Hollande, Président de la République française, et Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, le monde politique et religieux rendent hommage à son combat pour la défense des droits de l’homme.
Il est inhumé le mardi 20 août 2013 au cimetière israélite de Cronenbourg, en présence du ministre de l’Intérieur Manuel Valls.
Le parvis de la synagogue de la Paix à Strasbourg porte le nom de Jean Kahn où une plaque a été apposée le 17 décembre 2014.