Le monde slave
Les atteintes aux Droits de l’homme fréquentes en URSS durant la fin des années 1960 inquiétaient Jean Kahn. Elles devinrent pour lui un souci constant quand ces attaques empêchèrent les Juifs soviétiques de pratiquer leur religion, les privèrent de travail, s’opposèrent à leur émigration vers Israël et firent tout pour transformer leur vie en enfer.
Dès 1969, Jean Kahn et son épouse Nicole organisèrent des réunions d’appartement afin de mettre en place un système d’aide aux Juifs d’URSS. Ce système leur procurait des vêtements et des livres. Il s’appuya vite sur l’organisation d’un Comité de soutien et une collaboration intense avec diverses associations françaises poursuivant le même but humanitaire. En 1977, la Communauté israélite de Strasbourg se mobilisait lors d’une semaine de solidarité avec ses frères et sœurs d’URSS. Quelques années après, les excellentes relations entre Jean Kahn et Jacques Chirac permettaient aussi que certains refuzniks puissent être accueillis en France. Une fois Jacques Chirac devenu Premier ministre de François Mitterrand, ce soutien s’intensifia grâce à des actions diplomatiques appropriées.
En 1989, Jean Kahn se rendit en URSS. Il y rencontra nombre de « Juifs du silence » et prononça un discours de haut réconfort à la Grande Synagogue de Moscou. Quand Jean Kahn devint président du C. R. I. F., il lui fut encore plus aisé de plaider la cause de ces malheureux auprès des diplomates soviétiques de haut rang auxquels il avait affaire. Ses efforts contribuèrent au départ, entre autres, d’Ida Nudel et d’Anatoli Chtcharanski vers Israël. Tous deux furent aussi reçus comme des héros à Strasbourg.
L’URSS une fois écroulée, Jean Kahn se déplaça plusieurs fois en Fédération de Russie. Il y rencontra Boris Eltsine, y prit plusieurs fois la parole lors de séminaires et y forma – avec Bernard-Henri Lévy – des cadres communautaires. Il n’existe malheureusement pas d’iconographie substantielle de ces événements. La discrétion était alors de rigueur.