Militantisme
Selon le Dictionnaire Larousse, un militant est une « personne qui agit pour une cause ». Au cours de son existence, Jean Kahn aura combattu en faveur de diverses causes d’intérêt général : les Droits de l’homme, l’antiracisme, l’Union européenne, Israël, la laïcité, la France et la démocratie ...
Jean Kahn fut, dès l’adolescence, un militant accompli de la justice et des Droits de l’homme. Cette particularité était l’une des grandes caractéristiques de sa personnalité.
La France
Jean Kahn est un admirateur fervent de Napoléon Ier et de Charles de Gaulle. Ils ont incarné, dans des contextes et avec des outils différents, une France universelle et animée d’un souffle grandiose. Jacques Chirac, proche de Jean Kahn, partage avec lui une forme de vénération pour l’homme du 18 Juin. Ils ont été formés dans le même moule patriotique à l’ancienne. Le 5 juin 1994, Jean Kahn se trouve à Caen pour les cérémonies du 50ème anniversaire du Débarquement. Il y prononce une allocution à la fois traditionnelle et audacieuse : « La bataille de la liberté ne peut être que celle de la communauté internationale. […] Qu’elle s’inspire à jamais du libérateur de la France, le Général Charles de Gaulle, restaurateur de la République de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, de la France des Droits de l’homme. »
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L'Europe
Issu d’une région-tampon entre la France et l’Allemagne, victime potentielle de l’antisémitisme meurtrier du nazisme, le jeune Jean Kahn sera – en 1947 – très impressionné par la venue de Sir Winston Churchill à Strasbourg pour la création du Conseil de l’Europe. Suivra – plus tard – celle du Parlement européen. Au cours de ses divers mandats, Jean Kahn utilisera de manière très judicieuse la présence de ces deux institutions dans la capitale alsacienne. Il y ménera divers combats, y défendra diverses causes telles que celle des Juifs d’URSS, de la pluralité démocratique et de l’amitié entre les peuples. Jean Kahn sera toujours le partisan d’une Europe éthique et – de ce fait – non marchande.
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Le Proche Orient
Les discussions publiques houleuses de Jean Kahn avec Leïla Shahid, la déléguée de l’O. L. P. en France, ont fait croire à une partie de l’opinion qu’il était opposé à la revendication des Palestiens à vivre sur leur terre. En réalité, il importait à Jean Kahn de donner « les mêmes droits historiques et culturels sur les Territoires au peuple juif et au peuple arabe » comme il le déclara en 1989. Par contre, s’il considérait comme envisageables des conversations avec des émissaires de l’O. L. P., Jean Kahn était totalement opposé à toute rencontre avec Yasser Arafat. Il tint rigueur à François Mitterrand de l’avoir accueilli en 1989 à l’Élysée, alors qu’il lui avait dit le 14 mai 1986 – devant plusieurs témoins – qu’il ne souhaitait pas s’entretenir avec le leader palestinien.
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Dialogue Interreligieux
Jean Kahn fut exposé – dans le cadre de son existence sociale – à la rencontre avec d’autres confessions que le judaïsme. Celles-ci – on le verra – auront été l’islam, l’orthodoxie, le protestantisme et le catholicisme. Il entretenait, en particulier, de bonnes relations avec des prélats soucieux de réparer, d’une manière symbolique liée à la repentance, les souffrances morales que le Vatican avait imposées aux Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Ces rencontres n’auront pas seulement apporté à Jean Kahn l’enrichissement formulé par Martin Buber dans l’hymne à l’altérité qu’est Je et Tu. Elles l’auront aussi conforté, de manière paradoxale, dans la conviction que la laïcité est une réalité bienfaisante.
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La Russie
Le 19 décembre 1971 se tint, au domicile de Jean et de Nicole Kahn, une réunion. Son objet était de voir comment il serait possible d’adoucir le sort discriminatoire fait aux trois millions de Juifs soviétiques, alors interdits d’émigration. Ils étaient « privés de la liberté élémentaire de transmettre leurs traditions et d’exprimer leur foi». Dans une lettre-circulaire diffusée par Jean Kahn à toutes les personnes invitées à cette soirée, celui-ci écrivait que les événements en cours dans l’empire marxiste-léniniste dirigé par Leonid Brejnev évoquaient « des temps qui ne sont pas très lointains et qui nous concernent […] précisément ».